Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/315

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merce par le trouble qu’ils entretiennent dans la rue. Voilà les gens comme il faut à l’œuvre.

Berthelot va beaucoup mieux : la guérison est meilleure qu’on n’aurait pu l’espérer. Il ne lui reste plus qu’un point noir dans le champ de la vision, lequel pourra disparaître avec le temps.

Adieu, bonne et chère amie : réponds-moi le plus tôt possible, rassure-moi sur les dispositions de ton cœur. Le mien sera toujours à toi sans réserve.

E. RENAN.


Mercredi midi. L’agitation sourde s’accroît. Au nom du ciel, ne crois pas à ces complots. Il n’en est rien. Ce sont des machines du ministère pour faire perdre l’assemblée et faire retomber sur le parti républicain l’odieux du désordre. J’y suis bien désintéressé, car je le répète mille fois, je n’ai pas de parti politique. Si Henri V pouvait rendre la France plus éclairée, plus morale, et par là plus heureuse, je serais pour lui.


MADEMOISELLE RENAN
chez M. le comte André Zamoyski, Nouveau-Monde, Varsovie, Pologne.


Paris, 24 février 1849.

Que ta lettre m’a fait de bien, excellente amie ! Avec quelle impatience je l’attendais, non pas