Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/33

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par ceux qui les ont obtenues. Que par conséquent ce que j’avais de mieux à faire, était, si je ne voulais pas quitter Paris, de passer encore cette année dans des établissements particuliers, et d’adresser de bonne heure ma requête pour l’année prochaine. Je prévoyais bien ce résultat, chère amie ; en effet, en parcourant les diverses positions que peut offrir l'enseignement des collèges, j’y trouvais quatre classes de personnes, dans chacune desquelles il me serait assez, difficile de trouver une place convenable  ; 1° les maîtres d’études ; 2° les régents de classes inférieures ; 3° les professeurs de classes supérieures ; 4° les professeurs suppléants. Je ne devais point songer aux premières de ces places. Les secondes sont fort occupées et fort épineuses ; elles ne m'eussent point laissé la liberté nécessaire pour poursuivre mes travaux et elles sont si peu lucratives que la compensation n’eût pas été suffisante. Les troisièmes sont réservées aux agrégés. Il ne me restait donc guère que celles de professeurs suppléants, lesquelles sont fort rares. Ce sera une de ces dernières, chère amie, que je solliciterai pour l’année prochaine, si rien de mieux ne s’est présenté jusque-là. Je ne désespère même pas d’obtenir une suppléance de philosophie, si je puis parvenir auparavant à me faire connaître honorablement. Quant à quitter Paris, chère amie, je n’y ai pas songé un instant, d’après les conseils qui d’ailleurs sont si bien d’accord avec