Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/368

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douce espérance que je me formais de me voir sous presse dans trois ou quatre mois ?

Maintenant si ce voyage s’exécutait, comment s’opérerait notre réunion ? Si, conformément à mes souhaits, tu arrêtes ton départ pour cet automne, rien de plus simple. M. Daremberg ne veut partir que vers le mois de novembre. Nous aurions donc octobre pour nous réunir. Que si tu persistes à ne pas fixer à ton départ un terme aussi rapproché, alors je déterminerai M. Daremberg à partir vers le commencement d’octobre ; nous nous trouverions donc, ou moi du moins, je me trouverais à Venise vers le mois de février. Qui nous empêcherait de nous réunir par le Sud, surtout si tu restes a Clemensow ? J’irais à Vienne, ou tu viendrais à Venise, et nous traverserions ensemble le nord de l’Italie. Évidemment les événements politiques peuvent considérablement modifier ce plan. Mais de manière ou d’autre, il ne semble pas impossible. Le seul inconvénient sérieux est de reculer si loin l’époque de notre réunion, de placer ton voyage au cœur de l’hiver et de te faire passer une grande partie de l’hiver dans ce mortel climat. Aussi préférerais-je de beaucoup le premier plan. Tu passerais les mois de mon absence auprès de notre mère qui, naturellement, voudra te posséder un peu de temps. Enfin cela sera à décider quand nous aurons quelque chose de définitif. Cela ne peut tarder. — J’ai demandé à M. Génin comme la première faveur une prompte décision. Elle m’est indis-