Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/373

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tremère avait été désigné : mais cela a suffi pour qu’il refusât obstinément. Vous le reconnaîtrez à ce trait. M. Le Clerc sera le rapporteur. Je l’ai vu et remercié, il s’occupe activement de nos instructions ; tout cela ne sera pas achevé cependant avant la fin de septembre. Cependant vous ferez peut-être bien de revenir dans les derniers jours, afin d’être un peu sur les lieux ... Le Clerc a fait votre éloge direct à l’Académie. Il prend grand intérêt à tout ce que vous faites. »

Le sort en est donc jeté. Il semble que ce projet, que je n’ai jamais accueilli qu’avec une sorte de défiance et avec un demi-acquiescement, soit destiné à réussir. Plus que jamais pourtant j’en sens les inconvénients, en ce qui touche surtout la publication de mon livre. Il se peut d’un autre côté que l’exécution du voyage soit ajournée par des raisons extérieures. Le choléra sévit, dit-on, en Italie. Ce ne serait pas une telle considération qui m’arrêterait dans la réalisation d’un plan que je jugerais le meilleur. Mais Daremberg est peureux à l’excès, et m’a juré que pour rien au monde il ne mettrait le pied en Italie, tant que l’épidémie y sévira. S’il tient parole, cela seul suffirait pour rendre l’exécution de ce projet bien problématique ; car si notre départ était retardé jusqu’aux premiers mois de 1850, la saison ne serait plus propice ; et remettre le voyage à l’hiver de 1850-1851, ce serait bien le mettre dans l’incertain. Enfin, pour le moment, je n’ai qu’à laisser marcher les choses en soutenant