Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/421

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du Mont-Cassin. Je réserve à ma prochaine à te parler de notre visite à Portici et de l’audience de Pie IX, laquelle a été fort intéressante. Dans cette lettre je le parlerai aussi plus expressément de nos plans et de nos affaires. Je comprends tes objections contre le voyage par Venise, et pourtant, chère amie, j’ai peine à renoncer à cette chère espérance, et je n’y renoncerais è aucun prix, si tu ne m’assurais que tu reviendras par une voie ou par une autre avant l’hiver prochain. Pour ceci, aucun prétexte ne me semble nécessaire auprès du comte. Tes engagements finissent en janvier ; le voyage étant impossible, en cette saison, il faudra nécessairement l’avancer ou le retarder de quelques mois, je ne vois pas quelle raison peut t’obliger à dépasser le terme plutôt qu’il l’avancer. Octobre est d’ailleurs le mois essentiel pour prendre nos arrangements  ; il faut que nous soyons réunis avant cette époque. Le voyage du Nord de l’Italie me souriait infiniment. Si tu me le refuses, je changerai tous mes plans. Daremberg me quittera à Florence, dans un mois ou six semaines. J’ai quelque répugnance à faire seul ce long voyage de Venise, Milan, Turin : ces voyages à un seul sont très dispendieux en ce pays  ; nos courses aux environs de Naples nous auraient été fort onéreuses ou pour mieux dire impossibles sans l’association. Que ferai-je donc, si tu ne veux pas que nous fassions de compagnie ce beau voyage ? Eh bien ! chère amie, je reviendrais à Rome, j’y resterais deux ou trois