Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/480

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bien vague, mon Ernest, et j’ai bien peu à y compter.

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Donc, très cher ami, si l'on ne me parle point de ce voyage d’Italie, je partirai pour la France dans le courant de l’été, au plus tard dans le mois d’août. Le comte m’a promis de me faire conduire chez sa fille ainée (près de Posen), le mari de celle-ci m’accompagnera jusqu’à Berlin ; si je suis bien, je ferai seule le reste du voyage ; si je continuais à être malade, je le demanderais de venir me chercher jusqu’à cette dernière ville, mais tout me permet d’espérer que ce ne [sera pas nécessaire].

En ce moment, je suis hors de tout danger. Je n’ai plus du tout de fièvre ; j’ai retrouvé le sommeil et de l’appétit ; je ne suis plus faible ; quand le temps est beau, je sors dans le jardin, au soleil, et je m’en trouve bien : en un mot, mon bon frère, la main sur la conscience, je t’affirme que tu n’as pas à t’inquiéter. Pour l’avenir, nous prendrons si bien nos mesures que nous empêcherons, je l’espère, ce mal de revenir ; quand je serai près de toi, cher ami, il me semble qu’aucun mal ne pourra plus m’atteindre. Ah ! si je pouvais me passer de ce séjour dans le midi ! — Quant à rester ici un nouvel hiver, sois certain, cher Ernest, que je n’y songe aucunement. Écris-moi à Venise.

22 avril. — Involontairement, j’ai manqué le courrier d’hier, mon ami ; mais je n’en espère