Page:Renan - Souvenirs d’enfance et de jeunesse.djvu/362

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que celui de mademoiselle Céleste, une espèce d’annexe du séminaire, où la règle du séminaire se continuait presque. On n’y était reçu que sur une recommandation de ces messieurs ou de quelque autorité pieuse. C’était le lieu de séjour momentané des élèves qui, en entrant au séminaire ou en en sortant, avaient besoin de quelques jours libres ; les ecclésiastiques en voyage, les supérieures de couvent qui avaient des affaires à Paris, y trouvaient un asile commode et à bon marché. La transition de l’habit ecclésiastique à l’habit laïque est comme le changement d’état d’une chrysalide ; il y faut un peu d’ombre. Certes, si quelqu’un pouvait nous dire tous les romans silencieux et discrets que couvrit ce vieil hôtel maintenant disparu, nous aurions d’intéressantes confidences. Il ne faudrait cependant pas que les conjectures des romanciers fissent fausse route. Je me rappelle mademoiselle Céleste ; dans le souvenir reconnaissant que beaucoup d’ecclésiastiques conservaient d’elle, il n’y avait rien qui, au point de vue des canons les plus sévères, ne se pût avouer.