pas le moindre souvenir dans le Talmud ni dans la tradition juive. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’à Jérusalem le grec était très-peu étudié, que les études grecques étaient considérées comme dangereuses et même serviles, qu’on les déclarait bonnes tout au plus pour les femmes en guise de parure[1]. L’étude seule de la Loi passait pour libérale et digne d’un homme sérieux[2]. Interrogé sur le moment où il convenait d’enseigner aux enfants « la sagesse grecque », un savant rabbin avait répondu : « À l’heure qui n’est ni le jour ni la nuit, puisqu’il est écrit de la Loi : « Tu l’étudieras jour et nuit[3]. »
Ni directement ni indirectement, aucun élément de doctrine hellénique ne parvint donc jusqu’à Jésus. Il ne connut rien hors du judaïsme ; son esprit conserva cette franche naïveté qu’affaiblit toujours une culture étendue et variée. Dans le sein même du judaïsme, il resta étranger à beaucoup d’efforts souvent parallèles aux siens. D’une part, l’ascétisme des esséniens et des thérapeutes[4] ne paraît pas avoir eu
- ↑ Talmud de Jérusalem, Péah, i, 1.
- ↑ Jos., Ant., loc. cit. ; Orig., Contra Celsum, II. 34.
- ↑ Talmud de Jérusalem, Péah, i, 1 ; Talmud de Babylone. Menachoth, 99 b.
- ↑ Les thérapeutes de Philon sont une branche d’esséniens. Leur nom même paraît n’être qu’une traduction grecque de celui des esséniens (Ἐσσαῖοι, asaya, « médecins » ). Cf. Philon, De