Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/262

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ainsi de vraies petites républiques indépendantes ; elles avaient une juridiction étendue, garantissaient les affranchissements, exerçaient un patronage sur les affranchis[1]. Comme toutes les corporations municipales jusqu’à une époque avancée de l’empire romain, elles faisaient des décrets honorifiques[2], votaient des résolutions ayant force de loi pour la communauté, prononçaient des peines corporelles dont l’exécuteur ordinaire était le hazzan[3].

Avec l’extrême activité d’esprit qui a toujours caractérisé les Juifs, une telle institution, malgré les rigueurs arbitraires qu’elle comportait, ne pouvait manquer de donner lieu à des discussions très-animées. Grâce aux synagogues, le judaïsme put traverser intact dix-huit siècles de persécution. C’étaient

    41, 49 ; xxiii, 14 ; Act., xiii, 15 ; xviii, 8, 17 ; Apoc., ii, 1 ; Mischna, Joma, vii, 1 ; Rosch hasschana, iv, 9 ; Talm. de Jérus. Sanhédrin, i, 7 ; Epiph., Adv. hær., xxx, 4, 11.

  1. Antiq. du Bosph. Cimm., inscr., nos 22 et 23, et Mélanges gréco-latins de l’Acad. de Saint-Pétersbourg, tom. II, p. 200 et suiv. ; Lévy, Epigraphische Beiträge zur Gesch. der Juden, p. 273 et suiv., 298 et suiv.
  2. Inscription de Bérénice, dans le Corpus inscr. græc, no 5361 ; inscription de Kasyoun, dans le Journal Asiatique, l. c.
  3. Matth., v, 25 ; x, 17 ; xxiii, 34 ; Marc, xiii, 9 ; Luc, xii, 11 ; xxi, 12 ; Act., xxii, 19, xxvi, 11 ; II Cor., xi, 24 ; Mischna, Maccoth, iii, 12 ; Talmud de Babyl., Megilla, 7 b ; Épiph., Adv. hær., xxx, 11.