Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/327

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Élie on associait, soit le patriarche Hénoch, auquel, depuis un ou deux siècles, on s’était pris à attribuer une haute sainteté[1], soit Jérémie[2]. qu’on envisageait comme une sorte de génie protecteur du peuple, toujours occupé à prier pour lui devant le trône de Dieu[3]. Cette idée de deux anciens prophètes devant ressusciter pour servir de précurseurs au Messie se retrouve d’une manière si frappante dans la doctrine des Parsis qu’on est très-porté à croire qu’elle venait de la Perse[4]. Quoi qu’il en soit, elle faisait, à l’époque de Jésus, partie intégrante des théories juives sur le Messie. Il était admis que l’apparition de

    suiv. ; Luc, ix, 8, 19 ; Jean, i, 21 ; Justin, Dial. cum Tryph., 49.

  1. Ecclésiastique, xliv, 16 ; IVe livre d’Esdras, vi, 26 ; vii, 28 ; comp. xiv, 9 et les dernières lignes des traductions syriaque, éthiopienne, arabe et arménienne (Volkmar, Esdra proph., p. 212 ; Ceriani, Monum. sacra et prof., tom. I, fasc. ii, p. 124 ; Bible armén. de Zohrab, Venise, 1805, suppl., p. 25).
  2. Matth., xvi, 14.
  3. II Macch., xv, 13 et suiv.
  4. Textes cités par Anquetil-Duperron, Zend-Avesta, I, 2e part., p. 46, rectifiés par Spiegel, dans la Zeitschrift der deutschen morgenlændischen Gesellschaft, I, 261 et suiv. ; extraits du Jamasp-Nameh, dans l’Avesta de Spiegel, I, p. 34. Aucun des textes parsis qui impliquent vraiment l’idée de prophètes ressuscités et précurseurs n’est ancien ; mais les idées contenues dans ces textes paraissent bien antérieures à l’époque de la rédaction desdits textes.