honnête et de bonne foi, se sentit attiré vers le jeune Galiléen. Ne voulant pas se compromettre, il vint le voir de nuit et eut, dit-on, avec lui une longue conversation[1]. Il en garda sans doute une impression favorable, car plus tard il défendit Jésus contre les préventions de ses confrères[2], et, à la mort de Jésus, nous le trouverons entourant de soins pieux le cadavre du maître[3]. Nicodème ne se fit pas chrétien ; il crut devoir à sa position de ne pas entrer dans un mouvement révolutionnaire qui ne comptait pas encore de notables adhérents. Mais il porta beaucoup d’amitié à Jésus et lui rendit des services, sans pouvoir l’arracher à une mort dont l’arrêt, à l’époque où nous sommes arrivés, était déjà comme écrit.
Quant aux docteurs célèbres du temps, Jésus ne paraît pas avoir eu de rapports avec eux. Hillel et Schammaï étaient morts ; la plus grande autorité du moment était Gamaliel, petit-fils de Hillel. C’était un esprit libéral et un homme du monde, ouvert aux
- ↑ Jean, iii, 1 et suiv. ; vii, 50. Le texte de la conversation a été inventé par l’auteur du quatrième Évangile ; mais on ne peut guère admettre l’opinion d’après laquelle le personnage même de Nicodème, ou du moins son rôle dans la vie de Jésus, aurait été imaginé par cet auteur.
- ↑ Jean, vii, 50 et suiv.
- ↑ Ibid., xix, 39.