Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/430

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Verbe[1]. Jésus insista sur ce point[2] et prétendit donner à ses disciples un baptême par le feu et l’esprit[3], bien préférable à celui de Jean. Ce Saint-Esprit, pour Jésus, n’était pas distinct de l’inspiration émanant de Dieu le Père d’une façon continue[4]. Puis on subtilisa. On se figura que Jésus avait promis à ses disciples de leur envoyer après sa mort, pour le remplacer, un Esprit qui leur enseignerait toute chose, et rendrait témoignage aux vérités qu’il avait lui-même promulguées[5]. Un jour, les apôtres crurent recevoir le baptême de cet Esprit sous la forme d’un grand vent et de mèches de feu[6]. Pour désigner le même Esprit, on se servait du mot Peraklit, que le syro-chaldaïque avait emprunté au grec (παράκλητος), et qui paraît avoir eu dans ce cas la nuance d’ « avocat[7], conseiller[8] », ou bien celle

  1. Sap., i, 7 ; vii, 7 ; ix, 17 ; xii, 1 ; Eccli., i, 9 ; xv, 5 ; xxiv, 27 ; xxxix, 8 ; Judith, xvi, 17.
  2. Matth., x, 20 ; Luc, xii, 12 ; xxiv, 49 ; Jean, xiv, 26 ; xv, 26.
  3. Matth., iii, 11 ; Marc, i, 8 ; Luc, iii, 16 ; Jean, i, 26 ; iii, 5 ; Act., i, 5, 8 ; x, 47.
  4. Matth., x, 20 ; Marc, xiii, 11 ; Luc, xii, 12 ; xxi, 15.
  5. Jean, xv, 26 ; xvi, 13, 16. Comp. Luc, xxiv, 49 ; Act., i, 8.
  6. Act., ii, 1-4 ; xi, 15 ; xix, 6. Cf. Jean, vii, 39.
  7. À peraklit on opposait katigor (κατήγορος), « l’accusateur ».
  8. Jean, xiv, 16 ; Ire épître de Jean, ii, 1.