Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/492

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mendiant Bartimée[1] lui fit beaucoup de plaisir en l’appelant obstinément « fils de David », quoiqu’on lui enjoignît de se taire. Le cycle des miracles galiléens sembla un moment se rouvrir dans ce pays, que beaucoup d’analogies rattachaient aux provinces du Nord. La délicieuse oasis de Jéricho, alors bien arrosée, devait être un des endroits les plus beaux de la Syrie. Josèphe en parle avec la même admiration que de la Galilée, et l’appelle comme cette dernière province un « pays divin[2] ».

Jésus, après avoir accompli cette espèce de pèlerinage aux lieux de sa première activité prophétique, revint à son séjour chéri de Béthanie[3]. Ce qui devait affliger le plus à Jérusalem les fidèles galiléens, c’est qu’il ne s’y faisait pas de miracles. Fatigués du mauvais accueil que le royaume de Dieu trouvait dans la capitale, les amis de Jésus, ce semble, désiraient parfois un grand prodige qui frappât vivement l’incrédulité hiérosolymite. Une résurrection dut leur paraître ce qu’il y avait de plus convaincant. On peut supposer que Marie et Marthe s’en ouvrirent à Jésus. La renommée lui attribuait déjà deux ou trois

  1. Matth., xx, 29 ; Marc, x, 46 et suiv. ; Luc, xviii, 35.
  2. B. J., IV, viii, 3. Comp. ibid., I, vi, 6 ; I, xviii, 5, et Antiq., XV, iv, 2.
  3. Jean, xi, 1.