Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/508

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lui donnaient le titre de roi d’Israël[1]. « Rabbi, fais-les taire, » lui dirent les pharisiens. — S’ils se taisent, les pierres crieront, » répondit Jésus, et il entra dans la ville. Les Hiérosolymites, qui le connaissaient à peine, demandaient qui il était. « C’est Jésus, le prophète de Nazareth en Galilée, » leur répondait-on. Jérusalem était une ville d’environ 50,000 âmes[2]. Un petit événement, comme l’entrée d’un étranger quelque peu célèbre, ou l’arrivée d’une bande de provinciaux, ou un mouvement du peuple aux avenues de la ville, ne pouvait manquer, dans les circonstances ordinaires, d’être vite ébruité. Mais, au temps des fêtes, la confusion était extrême[3]. Jérusalem, ces jours-là, appartenait aux étrangers. Aussi est-ce parmi ces derniers que l’émotion paraît avoir été la plus vive. Des prosélytes parlant grec, qui étaient venus à la fête, furent piqués de curiosité, et

  1. Luc, xix, 38 ; Jean, xii, 13.
  2. Le chiffre de 120,000, donné par Hécatée (dans Josèphe, Contre Apion, I, 22), paraît exagéré. Cicéron parle de Jérusalem comme d’une bicoque (Ad Atticum, II, ix). Les anciennes enceintes, quelque système qu’on adopte, ne comportent pas une population quadruple de celle d’aujourd’hui, laquelle n’atteint pas 15,000 habitants. Voir Robinson, Bibl. Res., I, 421-422 (2e édition) ; Fergusson, Topogr. of Jerus., p. 51 ; Forster, Syria and Palestine, p. 82.
  3. Jos., B. J., II, xiv, 3 ; VI, ix, 3