Page:Renard - Bucoliques, 1905.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
296
BUCOLIQUES

— Je vous remercie tout de même de votre visite.

Celui-là me serre la main, et à l'oreille :

— Nous ne sommes pas du même parti, mais je voudrais que vous arriviez, à cause du curé !

Cet autre rit :

— Ne vous donnez donc pas tant de peine ; vous n’avez pas besoin d’avoir peur de moi.

Cet autre :

— La bande des jésuites vient de passer. Ah ! je les ai reçus. J’avais envie de leur jeter des pierres.

— Non, non, ne faites pas ça !

Un vieux :

— Ils me menacent de m’ôter le pain que je touche au château !

— Les misérables ! nous partagerons le mien.

Parfois nous nous croisons avec la bande. L’ancien séminariste porte une redingote neuve, et le nationaliste agite une canne qui est, dit-on, une canne à épée.