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fantômes et fantoches

— Enfin, te voilà gai, mon pauvre vieux, ce n’est pas trop tôt. Allons, l’heure s’avance, debout !

Mais, dis-moi, ton opéra, est-il moderne ? ou mélodique ? est-ce de la musique… concertante ?

— Hum, répartit Lavaret, déconcertante plutôt.

— Bravo. Je n’ai donc pas de remords. Viens.

Ils parcoururent encore une partie de la sculpture, puis, pour gagner la sortie, entrèrent dans les galeries du rez-de-chaussée.

— Oh !… s’exclama tout à coup le musicien.

— Quoi donc ?

— Elle ! mon cher ami. Elle !

Briffaut regarda.

Une femme très harmonieuse examinait des pastels, petite, nette, symétrique, ondulée, poudrée, parfumée, soigneusement parachevée, de celles qui paraissent non pas habillées, mais faites de fanfreluches, dont les gants s’ajustent mieux qu’un épiderme, dont les souliers gantent le pied. Une connaisseuse, à coup sûr, car elle prolongeait ses stations plus qu’il n’est de rigueur. Une connaisseuse ?

Non. Aux glaces des tableaux, l’amour de son reflet s’emparait d’elle, et la voilà dans un ravis-