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XLIV

LA PARTIE D’AGRÉMENT

Nous sommes sur le bateau des Cruz imprégné, quoique lavé ce matin à grande eau, de la fade odeur des congres. Au fond du bateau, à l’endroit où sont d’ordinaire les mannes de cordes, nous avons serré des paniers de provisions. Monsieur Vernet nous a prévenus :

— « C’est effrayant ce qu’on mange en pleine mer ! »

Le père Cruz assis à la barre et un de ses hommes debout sur l’avant nous regardent en dessous et se font des signes. Une gaîté turbulente nous anime, et, comme dit Cruz, chacun lance, à son tour, une rognure de chanson. Des marsouins tournent au loin leurs roues noires,