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CHAPITRE XX

toute la lumière


Cet appartement de l’avenue Hoche était une sorte de palais. Le banquier Ortofieri se souleva d’un admirable fauteuil et, à travers l’immense table Louis XV de son gigantesque cabinet de travail, tendit la main vers le vieux manuscrit que Charles Christiani lui tendait de son côté, en disant :

— Pour finir, monsieur, voici la confession de ce misérable. Pris de remords, il l’a rédigée dans sa vieillesse, sans avoir pourtant le courage de se constituer prisonnier. Ce cahier, s’il était isolé, pourrait ne pas être considéré comme la preuve absolue de la vérité. Tout écrit peut n’être qu’un faux. Mais si nous joignons ce témoignage à ceux dont je viens de parler, nous serons en présence d’un faisceau de preuves rigoureusement distinctes les unes des autres et dont l’ensemble est cent pour cent décisif. Il n’y a plus maintenant aucun doute. Lisez ceci.

— Je pense, dit le banquier avec une charmante courtoisie, je pense qu’il convient de perdre le moins de temps possible. Voilà près d’un siècle qu’une fâcheuse erreur sépare nos deux familles. À présent que l’erreur est dis-