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Page:Renard - Le carnaval du mystère, 1929.djvu/229

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LA VÉRITÉ SUR FAUST


Le docteur Faust, quinquagénaire grison­nant, regardait son visiteur d’un air pensif.

Méphistophélès était assis fort à l’aise en un grand fauteuil à oreilles, dont le cuir, avec une odeur nauséabonde, brûlait lentement au con­tact de sa personne.

Le Diable tapotait les accoudoirs, d’une main griffue qui laissait des traces de fer chaud. Il affectait d’attendre non sans impatience la décision de l’alchimiste, et de promener sur l’entourage des regards indifférents.

L’ombre s’amassait dans le laboratoire. La pluie cinglait le vitrail de l’ogive. On entendait, parmi les cornues, pétiller les braises du four­neau, qui projetaient une lueur rouge. Des gouttes d’eau tombaient parfois de la voûte humide, et lorsque l’une d’elles touchait le Démon, une vapeur et un grésillement l’an­nonçaient.