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Page:Renard - Le carnaval du mystère, 1929.djvu/29

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LE RAIL SANGLANT


Harding buvait, affalé sur la table, l’œil mauvais. Sa main rude, enfouie dans sa chevelure rousse, griffait le cuir jusqu’au sang.

Simonson était encore parti !

Un calme de mort régnait sur la prairie déserte.

Harding prêta l’oreille. — Quelqu’un ?

L’homme s’empressa de faire disparaître dans une armoire la bouteille de brandy. Puis il écouta, sortit à pas de loup, et s’arrêta, aux aguets.

La nuit obscure laissait à peine entrevoir les bâtiments de la petite gare du railway, perdue dans l’immensité d’herbages, à cette bifurcation qui, seule, lui donnait quelque importance. L’ombre de Harding se projeta sur les rails, encadrée dans le rectangle lumineux de la porte.

Il rentra, pour éteindre la lampe, puis ressortit comme un voleur. Rasant la façade de