Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/229

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sations des sentiments, des douleurs et des plaisirs, des désirs, etc., faits mentals élémentaires, considérés en eux-mêmes, dont une certaine polarisation tendrait à composer des moi. La conscience, ensuite l’intelligence seraient ainsi des produits de choses qui leur sont homogènes, des assemblages de matériaux d’esprit atomiques (mind’s stuff) prenant conscience des résultats de leurs combinaisons.

Cette hypothèse psychologique est la négation du cogito cartésien, même envisagé comme un simple fait empirique, toute question de substance mise à part ; et elle est profondément illogique, en ce que les sensations et les sentiments supposent la conscience, et ne sauraient par conséquent l’expliquer. De plus, l’intelligence, en sa partie constructive, ou synthétique, fait la synthèse des impressions, au moyen des concepts, mais ne reçoit pas des concepts par des impressions. Ce que nous avons surtout ici à retenir pour notre sujet, c’est que cet idéalisme atomistique est un réalisme idéaliste, différent seulement du réalisme des idées générales et de celui des idées sensibles, et non point à son avantage, en ce qu’il est à la fois empiriste par l’intention, et bizarrement composé d’éléments étrangers à l’expérience et même à toute imagination possible, à les considérer séparément.

LXVII

Le réalisme de l’intelligence universelle. — Un autre genre de réalisme idéaliste consiste, forme inverse du précédent, à imaginer répandue partout une matière universelle d’intellect, en rapport avec des formes orga-