Page:Restif de la Bretonne - La Vie de mon père, éd. d’Alméras.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
160
LA VIE DE MON PÈRE

dre… » (s’adressant à. lui-même) : — « Avez-vous des enfants ? — Sept, Madame. — Sont-ils d’un heureux naturel ? vous ressemblent-ils ? — Grâces au ciel, Madame, ils sont d’un heureux naturel, et l’ainé de mes fils, est… il ne me convient pas de : le louer à cet excès… mais. Madame, il est une grâce.de là-haut. — Bon père ! il tient de vous… Et votre épouse ? — Je suis veuf depuis trois ans. — Vous êtes veuf !… Ha ! mon Dieu ! — Oui. Madame. — Avez-vous été heureux ? — Plus que je ne méritais : c’était une digne femme ! — Ha ! Edmond ! me voilà contente ! Je vous. félicite, mon pauvre Edmond !… "Vous allez voir ma sœur ? mais, vous la connaissez ; permettez que je la prévienne : quand je l’apercevrai, vous voudrez bien passer avec M. Mole dans cette pièce. — C’est un trop grand bonheur que de la voir, et vous, aussi, Madame ; mais elle.., je ne le pourrai peut-être pas supporter. — Ni elle, peut-être ; mais je la préviendrai, et nous verrons. — Si du moins j’avais retrouvé mon digne ami ! — Ha ! Monsieur Restif, je n’ai pas la fausse délicatesse de craindre d’en entendre parler : ne vous contraignez pas ! Le très cher homme avait votre nom à la bouche, en mourant, avec celui de ses enfants. — Ce m’est la plus efficace des consolations, Madame. — Ne me nommez pas, Madame : appelez-moi Eugénie ; douze années sont effacées par votre visite ; non, ne me nommez pas Madame : cela me rappelle que vous devriez me nom « mer ma sœur. — Femme bonne et généreuse ! ho ! ho ! vous me mettez hors de moi… Avant que votre digne sœur arrive,… ou pendant que vous allez l’attendre,… mettez-moi à même… Mais Monsieur Mole aura la bonté de le faire… » (à part à ce dernier) : « Mon cher Monsieur, mon cœur est trop plein ; je n’y puis tenir,