Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/131

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Il aimait les hommes et non le peuple ; il n’aimait guère davantage les nobles, au sujet desquels il a paraphrasé la définition célèbre de Figaro : « Que je hais, dit Restif, ces nobles insolents qui se prévalent du frivole avantage d’être nés de parents jadis vertueux et puissants ! » La bourgeoisie lui semblait préférable à ces deux classes : « Il n’est qu’une classe de la société vraiment estimable, celle du milieu. Mais, si j’avais à choisir entre la populace et les grands, je préférerais tomber dans les mains de ceux-ci, malgré leur puissance. Quelques-uns sont bien élevés. J’en ai connu d’excellents ! »

Quant à la populace, elle lui paraît en tout temps détestable. C’est toujours elle qui amena le despotisme : « On croit communément que ce fut l’ambition des rois, des puissants. Non, ce fut l’insolence des vauriens. Je crois que tous les hommes commencèrent par être égaux. Car pourquoi ne l’auraient-ils pas été ? Mais la canaille, c’est-à-dire les fainéants, les gourmands, les méchants en tout genre de l’espèce humaine, étant restée malaisée, tandis que les diligents, les soigneux, les laborieux s’étaient procuré l’aisance, la canaille malaisée s’aigrit, elle insulta, elle vola, elle tua. Alors, les ayant quelque chose se coalisèrent ; ils se donnèrent un chef, des armes, des soldats.


    Restif propose à toute l’Europe, dans Monsieur Nicolas, et qu’il développe dans l’Andrographe, est en 39 articles relatifs à l’abolition du droit de propriété, aux besoins matériels de la vie, aux devoirs des cultivateurs, des artistes, des artisans, des gens de lettres, aux punitions et aux récompenses, aux monnaies, à l’éducation publique, aux tribunaux, etc.