Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/154

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vant ! Ce fut ce charme particulier, réuni à la beauté de Sara, à la douceur de ses caresses, ce fut ce charme qui rendit si cruelle la catastrofe du 31 mai suivant.

19. La date du dimanche 14 porte Elis.[1], au lieu d’Ad., avec cette note : Rediere dies beati juventutis.

20. Celle du 21 exprime la douleur, avec ce mot funeste : Rediit monstram. Ensuite ces mots se trouvent gravés sur la pierre brisée à l’angle obtus, vis-à-vis le bout occidental de la rue Saint-Louis : Elise filia cor dedit (Elise remplace ma fille, et m’a donné son cœur). C’est qu’alors ma fille voulait le mariage qu’elle a contracté malgré moi.

21. 28 jan. Fere felix. L’âme épanouie, le cœur rempli des tendres avances d’Elise, ou Sara, je me trouvais le plus heureux des hommes : elle passait, avec moi, une partie des soirées ; elle était dans mes bras, sur mes genous, et je l’avais adorée, désirée, sous le nom d’Adeline ! Le prix que mon imaginacion donne aux objets double leur valeur réelle !

Le 29 porte encore la date, Ad. ad. Ce fut ce jour-là qu’Elise, en sortant de la maison, passa de l’autre côté de la rue, pour que je la visse plus longtemps : ce punctum temporis, ce rien, après des heures entières passées dans mes bras, excita un sentiment plus vif que tout ce qui l’avait précédé. Ce sentiment était exprimé sous la date : punctam temporis e regione.

  1. Abréviation d’Elisabeth, prénom de Sara. Celle-ci se nomme Élise dans la Dernière aventure d’un homme de quarante-cinq ans.