Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/202

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de Poinot cadette.) Elle alait à vêpres, à Saint-Nicolas-du-Chardonnet. C’est une de mes héroïnes des Contemporaines.
C’est ainsi que finit l’année 1782.
J’ai oublié de marquer que, le 29 Auguste, j’avais commencé à dater mes Contemporaines du commun sur la pierre vis-à-vis l’hôtel Lambert et que toutes ces dates subsistaient encore en 1783 ; mais elles sont effacées aujourd’hui.

Je commence une nouvelle année, et je suis moi-même un homme nouveau : d’autres soins que ceux d’un ridicul amour vont m’occuper, et mes dates s’en ressentiront. Ce n’est pas que je méprise l’amour : ce serait un blasfème ! La première loi, c’est notre propre conservacion, la seconde, notre propagacion : sous ce point de vue, l’amour est l’affaire la plus importante de l’homme, après le travail, qui lui procure la subsistance. Mais, par là même, il est un âge où l’amour est un ridicule, et souvent un vice ; c’est à mon âge, avec mes infirmités, et dans ma situacion actuelle : aussi ne verra-t-on désormais que quelques étincelles de cette passion ; ce seront plutôt des réminiscences que des accès.
194. i° anni 1783. (Premier de l’an). Cette date n’est désignée, au linteau du jardin, que par un 3, mais elle est tout au long, au bout du Pont-rouge, à quatre pierres plus haut que le premier angle où on la voit encore, et sur le quai d’Anjou, un peu au-dessous de la rue Poultier[1]. Elle est encore à la sixième pierre

  1. Cette rue, qui existe encore, se trouve entre le quai de