Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/23

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Le prix des œuvres de Restif semble avoir monté proportionnellement. Vers 1850, à un étalage de la rue Touraine Saint-Germain (aujourd’hui rue Larrey), on achetait à quatre sous les volumes du Cœur humain et des Posthumes qui le complètent, dans une certaine mesure. Dix ans après, le libraire Alvarès, qui avait publié le volume de Monselet, revendait huit francs ce qui avait coûté vingt centimes. Éditée par Fontaine, la publication de Paul Lacroix détermina un second mouvement de hausse, en 1875. Dès lors, on peut dire que les productions originales de Restif firent prime à la Bourse de la librairie. Il y eut, un moment, de fortes exagérations ; on parla d’un exemplaire complet de Restif à vingt mille francs[1]. Aujourd’hui, on est beaucoup plus calme, mais le mouvement qui porte des délicats et des curieux à étudier ses œuvres et à les réimprimer, s’accentue. Le pied de Fanchette[2], Monsieur Nicolas ou le Cœur humain dévoilé[3], La vie de mon père[4], Le paysan et la paysanne pervertis[5], ont été, tout récemment,

  1. L’œuvre complète de Restif est d’ailleurs presque impossible à rencontrer, et la Bibliothèque nationale est loin de la posséder. On cite à peine un ou deux bibliophiles qui l’aient réunie.
  2. Publié en 1881 par M. Octave Uzanne, dans la collection des Petits conteurs du dix-huitième siècle.
  3. Quatorze volumes in-8o (1883). On en avait extrait et publié à part, en 1881, l’épisode de Louise et Thérèse, de même qu’on a publié à part, en 1885, l’Histoire de Sara, sous le titre de Sara ou l’amour à quarante-cinq ans.
  4. Publiée en 1884. M. Assézat cite une autre réimpression de cet ouvrage, parue en 1848, dans une collection de Romans chrétiens.
  5. Bruxelles, 1883, 4 vol. in-8o. Une autre édition, en 2 vol., a paru dans la même ville en 1886.