Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/342

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imitata columbas[1]. Rosières s’en est alé à 11 heures.

735. 25 maii. Matin ; fin de la Folle, 4 pages. Journée terrible ! Nous avons eu à dîner Mlle Mesnager, et M. Morel de Rosières : j’ai été les chercher en lisant le mémoire du Cardinal ; nous avons été suivis par Augé. Après dîner, nous sommes sortis, et ce monstre nous a suivis. J’étais un peu en avant avec Mlle Mesnager ; mes filles et M. de Rosières un peu derrière nous, lorsqu’Augé, passant auprès de ma fille Agnès, lui a donné deux soufflets. Ce monstre a fui : nous l’avons retrouvé dans le parterre, où nous l’avons fait arrêter. Il n’est pas d’horreurs qu’il n’ait vomies : accusation de prostitution, d’inceste (il traitait la maison de Berthet, mon graveur, de bordel). Menaces de m’assassiner, etc. Conduit dans le dépôt, il s’est livré aux atrocités les plus horribles.

L’inspecteur du Jardin, chevalier de Saint- Louis, M. Guilliot, a entendu ces horreurs, et a condamné Augé sur ses propres paroles, parce que je n’ai pas eu le moyen d’en prononcer une. Le monstre ne déparlait pas ; il écumait de la bouche ; les ieux lui sortaient de la tête ; il était également fou et pris de vin. L’Inspecteur m’a engagé à ramener mes filles et ma compagnie, et a gardé le monstre, qu’il a traité fort durement, après notre sortie, en le menaçant, s’il ameutait seulement trois personnes, de le faire conduire en prison. De retour, Mlle Mesnager et moi, nous avons été chés le Commissaire du Lorois

  1. Fin d’un vers de Martial.