Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/67

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Joubert[1]. Elles sont invisibles pour tout le monde, oblitérées qu’elles sont par le temps, mais je les retrouve, moi, et elles abreuvent mon âme d’amertume, de fureur et de vengeance… »

Il repousse le reproche adressé par La Reynière de n’avoir pas toujours haï « les suppôts de l’ancienne police », en lui apprenant qu’il a refusé, en 1783, deux mille livres de pension offertes par Lenoir et Martin, auxquels le libraire Valade l’avait présenté « par surprise » ; qu’il a bravé les menaces transmises par Fontanes, le 29 Auguste 1784, date écrite à deux endroits de l’île, avec le mot fugere : « J’ai tremblé, j’ai souffert, mais je n’ai jamais été lâche. »

Tous ses amis ont désiré voir ces fameuses inscriptions dont il parlait sans cesse : Marlin[2] lui écrivait pour lui reprocher de ne jamais accepter ses invitations et de demeurer invisible, quoiqu’il fût venu, en grande partie, à Paris, pour le voir : « Je comptais vous demander et obtenir l’agrément de faire une fois, ensemble, non pas le tour du monde, mais seulement le tour de l’île Saint-Louis. J’espérais que vous m’indiqueriés vous-même ces dates mélancoliques et délicieuses que votre main a tracées sur les parapets[3]. »

Le Drame de la vie se termine par une note prouvant que les inscriptions continuaient

  1. On ne s’attendait guère à ce nom. C’était Augé, auparavant.
  2. V. la note 2 de la page 75.
  3. Contemporaines, 2e édition, t. XXIX.