Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/77

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L’École des Pères était, selon La Harpe, un ouvrage « d’une assez bonne morale, mais un peu diffus et ennuyeux ». Dans Le Nouvel Abeilard, les idées étaient ingénieuses, mais l’auteur avait le défaut de donner pour intéressants les moindres faits : « C’est ainsi que l’on parvient à faire quatre gros volumes qui coûtent d’autant plus à lire qu’ils ont coûté moins à faire. »

Et, comme Métra, il persifle Restif à propos de son métier de typographe. Il va plus loin. Il reproche à Mercier d’avoir consacré tout un chapitre du Tableau de Paris au Paysan perverti : « On reconnaît Mercier aux louanges emphatiques qu’il donne aux plus mauvais écrivains, par exemple au trop fécond Restif de la Bretonne… Il s’écrie plus d’une fois, dans son enthousiasme risible : Oh ! Restif de la Bretonne ! Il ne manque plus que d’entendre M. Restif de la Bretonne s’écrier : Oh ! Mercier ! Et ce sera le concert de Gryphon et de Syphon, dans l’épigramme si connue de Rousseau. »

La Harpe était bon prophète ; le concert eut lieu, et, à vrai dire, la gratitude devait l’amener. Restif fit, dans les Nuits de Paris[1], un éloge complet du Tableau de Paris. En quoi il ne saurait passer pour un flatteur, car cette vivante étude des mœurs parisiennes se lira toujours avec intérêt. Sébastien Mercier resta chaud partisan de


    n’en ayant jamais, nous ne devons pas nous rencontrer, pas même à l’Académie, dont je n’aurai certainement pas l’honneur d’être. »

  1. Page 2900.