Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/91

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des scélérats qui font un article de forcenés, aussi méchant que sot, contre un livre, un chef-d’œuvre. . . Vils polissons ! (Il aimait le mot.) Et toi, superficiel et jaloux auteur de l’article du Mercure du 1er janvier 1777, qui n’as pas senti que cet ouvrage immortel était le plus utile, le plus vraiment philosophique, dans notre siècle, que je te hais ! Que je te méprise ! Quoi, brutes ou aveugles méchants, vous n’avez pas vu, vous n’avez pas examiné avec quelle adresse l’auteur dégoûte le paysan-laboureur de la ville, des manufactures, des arts !… Ingrat public[1] ! »

Les « pédants de collège[2] » qui le déchiraient dans L’Année littéraire lui avaient fait donner à ce recueil le nom d'Ane littéraire.

Les censeurs qui hésitaient à parafer ses ouvrages étaient des misérables ; les directeurs qui refusaient ses pièces étaient des bêtes, tout bonnement. L’abbé Simon, censeur royal, n’ayant accepté qu’avec de nombreuses corrections La Confidence nécessaire, et Lebrun-Maupeou, autre censeur, l’ayant reçue sans restriction : « L’abbé Simon, dit-il, était un sot que l’étude n’avait rendu que plus suffisant, et Lebrun-Maupeou un homme du monde qui avait le sens commun[3]. »

Comme auteur, il n’hésite pas à se traiter lui-même de génie[4], à déclarer que l’épître

  1. Les Nuits de Paris, p. 2781.
  2. Monsieur Nicolas, t. XIV, p. 114.
  3. Ibid.,X. V, p. 153.
  4. T. XI, p. 211. Il déclare, toutefois, dans les Nuits de Paris, qu’il ne se croit pas un génie pour avoir inventé des