Aller au contenu

Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 10, 1883.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
220
1775 — MONSIEUR NICOLAS

que peut-être on ne lui montra pas, et Zéphirette fut mariée en 1775 ou 76, comme je crois l’avoir dit, puis établie rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur, sans que Manon Gaudet m’en dît un mot. Je ne méritais pas ce traitement de sa part : mais peut-être avait-elle de bonnes raisons.

Après la disparition de Zéphirette, que je nommais Agathe dans mes lettres, j’avais envie de m’adresser à la jolie Monclar l’aînée, que je croyais la seconde, et que dans mon imagination je nommais Hortense (comme j’appelais la seconde sœur Viciorine, la troisième Sujette). Les premières lettres que j’écrivis, dans mon intention, étaient pour elle. Mais elle occupait la place d’Agathe (Zéphirette), et il fallait que la lettre passât par les mains de celles qui remplissaient les places du côté du vitrage sur la rue de Grenelle. Un soir, je ramassai un brouillon de lettre, qu’Améthyste venait de jeter. « Elle vient d’écrire, voyons ! » Le lendemain je le copiai, et le glissai par le carreau d’aérement sur la rue Honoré. Cet envoi eut le malheureux succès que je décris dans la Malédiction paternelle. Voici le billet d’Améthyste :

« D’où vous venait l’air de mauvaise humeur que vous aviei hier ? Vous vous portiez cependant bien, à ce que vous m’avez dit ? Qui peut donc être cause de cela ? Je ne puis croire que ce soit moi ? Si pourtant ce l’était, je crois qu’il aurait fallu me le dire tout de suite, et ne pas me faire vous demander, chaque fois que je vous ai vu : — « Mais, qu’avez-vous ? » Car il n’y a rien qui me