Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 12, 1883.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
220
1782 — MONSIEUR NICOLAS

parenthèse, d’une démarche assez risible pour être plaisante. C’était la vérité néanmoins ; et le peu rusé Florimond, que quelques verres de vin, avalés en cachette, rendaient parlant, lâcha deux ou trois mots, qui me découvrirent le mariage… Le mardi, je vis Sara parée. Je pensai que le mariage allait se faire… Je montai faire mon compliment. Mme Debée nia. Moi, je félicitai la future, et je l’embrassai… Je fus très impoliment traité. On craignait l’arrivée du prétendu. Peu s’en fallut qu’on ne me dît de me retirer. On ne me le dit pas cependant… Je sortis. Mais au lieu de m’éloigner, je montai à l’étage d’au-dessus… Je croyais qu’on allait fiancer. On fut chez le Lieutenant-civil… Je passe tous les détails, qu’on va comprendre.

Nous en sommes à une époque terrible, qui va faire connaître à Sara sous quel point de vue elle était regardée par ses amants. Par une suite de ma faiblesse, je la voulus voir, pour savoir le jour de son mariage. Le hasard amena, par cette visite non préméditée, une catastrophe à laquelle je ne pensais guère ! Je trouvai Sara qui s’habillait. On me dit qu’on allait sortir, sans me dire où l’on devait aller. Je résolus de le savoir, en me tenant aux environs de la maison. J’attendis peu ; je vis les deux femmes aller à pied, avec un homme, qui m’avait l’air d’un perruquier. Cela me parut singulier ! Le prétendu ne les accompagnait pas ; ce qui me surprit davantage encore ! Elles prirent par le quai Saint-Bernard, et elles entrèrent chez leur conducteur, qui donnait