Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/23

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Elle est morte syphilisée, longtemps après m’avoir donné deux filles. Ah ! qu’elle foutait bien ! Jamais femme enconnée n’a brouetté son cavalier comme Conquette !… Elle est la seule créature que j’aie enculée, mais sur son invitation, quand sa santé fut douteuse. Elle me donna ensuite le cul de sa sœur cadette, en me disant que c’était encore le sien. Et je le croyais. Mais la jeune personne se faisant enconner, je m’aperçus de la tricherie, dont je ne témoignai rien… Cela fut délicieux, mais ce n’est que de la fouterie ordinaire.

Quand ma belle-sœur fut mariée, ma femme séduisit sa coiffeuse, à laquelle elle recommanda bien de se faire enculer, alléguant que j’y étais accoutumé. Mais cette fille m’ayant averti dans la journée, je l’enconnai la nuit, sans que Conquette s’en aperçût. J’eus ainsi successivement six coiffeuses, toutes jolies, pendant douze ans, ma femme, qui les payait, croyant me cacher par ce moyen qu’elle avait la vérole. Ce fut ainsi que j’attendis les conins délicieux qui m’étaient destinés par la nature.

C’est après la dernière coiffeuse que Conquette mourante, ayant remarqué qu’un de mes cadets courtisait ma fille-nièce Beauconin, qu’on ne voulait pas lui donner, et qu’il en était aimé, proposa à Mariette de se le laisser