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mais affaiblie déjà par le temps jusque chez Huysmans à qui Barbey l’a transmise (1).

Mais en dehors de ces formes du roman qui ont leur origine dans le conte fantastique intronisé par le romantisme et en dehors de ces différents écrivains qui subissent plus ou moins son influence, le genre subsiste et se développe en acquérant toujours plus de force et de popularité. Presque tous les écrivains s’y sont essayés. Les uns subissent entièrement son charme et lui sont exclusivement fidèles, les autres le transforment selon leurs besoins et leurs théories. Flaubert, dans Saint Julien L'Hospitalier, a subi plus qu’on ne suppose l’influence de Nodier, et Lilith, de la légende que nous raconte Anatole France, n’est-elle pas apparentée à la belle Reine du Matin de Gérard de Nerval ?

Mais j’insiste, le véritable successeur du conte fantastique du romantisme français fut Villiers de l’Isle-Adam, qui égala ses prédécesseurs dans ses

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(1) Cf. E. Grêle, F. Barbey d’Aurevilly, Lyon, 1902, t. II, passim.