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Après M me Radoliffe vint Mathieu Gregory Lewis (1775-1818), écrivain presque aussi médiocre, mais qui a eu le mérite de se débarrasser de cette « explication » et de remettre le surnaturel à la place qui lui convient. Son meilleur roman, qui seul a résisté au temps, est le Moine (Ambrosio or the Monk) (1795). Il a été maintes fois traduit en toutes les langues européennes et a, notamment beaucoup influencé E.-T.-A. Hoffmann dans ses Elixirs du diable {Die Elixire des Tcufels) (i8i5). Enfin, paraît Charles Robert Mathurin (1) qui publie une quantitéde romans dans ce genre, tels que the Fatal vengeance or the Faniily Montorio, the Wild Irish Boy, mais il n’atteint le succès qu’avec Melmoth, l’Homme errant (2) (Melmoth the Wanderer ) (1820), qui est dans son genre un véritable chef-d’œuvre d’imagination et de fantaisie et même de pensée philosophique : Melmoth peut prolonger (1) Né en Irlande en 1782. Entré dans les ordres, mais ne pouvant supporter la totale réclusion, il se consacra entièrement à la littérature ; il mourut en 1829.

(3) Il existe une quantité de traductions en français, dont la première par Jean Cohen, ancien censeur royal, en G volumes, 1821, chez G. -G. Hubert.