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Gautier dans sa vie d’artiste a toujours gardé deux cultes, outre celui de l’art même : celui de Victor Hugo et celui d’Ernest-Théodore - Amadeus Hoffmann. Malgré son individualité précise, tous les deux sont pour lui des guides ; comme poète il faisait ses premiers pas sous les auspices du « Titan » de la poésie romantiqne ; comme prosateur, il les fit sous ceux du pauvre poète méconnu, musicien, peintre, conteur, philosophe, et. . . conseiller d’Etat. Si ses premiers vers révèlent l’influence d’Hugo, son premier morceau de prose est en quelque sorte un hymne à la gloire de Hoffmann (i). Six ans plus tard, il répétera les mêmes idées, dans une étude sur les contes merveilleusement traduits par Egmont (2), et le même sentiment se dégage de son Histoire du romantisme (1) Cette étude n’ayant été publiée qu’une fois par le vicomte Spoelberch de Lovcnjoul (Histoire des Œuvres de Th. Gautier. Charpentier, 1888, t. 1, p. u-i4)nous la reproduisons ici d’autant plus volontiers, qu’elle est infiniment curieuse et importante pour comprendre et saisir l’influence d’Hoffmann, non seulement sur Gautier, mais peut-être sur toute la génération qui se groupait autour de lui ; le vicomte de Spoelberch de Lovenjomvl en la publiant ajoute qu’il imprime « le manuscrit autographe du morceau inédit suivant, écrit.