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XIV


UN PRÉAMBULE


Notre époque a pour caractère essentiel l’amour du mensonge. On y vit d’apparences et de simulacres. Les esprits sont tellement habitués à se repaître de formules creuses, de déclamations vaines et de sophismes sentimentaux, qu’il s’en trouve fort peu pour suivre, sans fatigue ou sans répugnance, un raisonnement basé sur l’observation de la réalité, jusqu’en ses conséquences logiques. On redoute le vrai au point qu’on emploie les subterfuges les plus bizarres afin de se le dissimuler à soi-même et qu’on garde rancune aux gêneurs qui s’efforcent de le remettre en évidence. — Prenez, par exemple, un Bourgeois nanti de quelque fortune, doué d’une intelligence moyenne, ni très bon ni très méchant, et qui, les