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que l’homme libre ne doit regarder, pour se conduire, ni au-dessus ni au-dessous de lui, mais droit devant lui ».

Quant aux lois de l’hérédité dont certains à prétentions scientifiques voudraient s’autoriser pour des répressions, elles sont obscures et tellement enchevêtrées aux autres lois naturelles qu’il est difficile de déterminer leur rôle exact dans la formation d’un caractère. Tels penchants que l’hérédité légua peuvent se modifier selon les circonstances : un vice n’est jamais que l’envers d’une vertu ou plutôt il n’y a ni vice ni vertu, il y a des fonctions qui demandent leur appropriation et qui la trouvent ou ne la trouvent pas dans un milieu favorable ou défavorable à leur développement.

La raison cultivée, libérée des éducations et des croyances, apprendra encore à l’homme comment il peut approprier ses fonctions à sa nature. Pour cela il sied qu’il se connaisse soi-même. Lorsque l’homme aura fait la conquête de soi-même, lorsqu’il aura délivré son esprit des chaînes que lui imposèrent des siècles de servitude et de foi, lorsqu’il aura la pleine conscience de sa nature, il deviendra un anarchiste parce qu’il sera un volontaire…

La volonté ! c’est là que réside le secret de cette liberté intérieure qu’il doit acquérir : la volonté, la plus haute des fonctions humaines car elle est la résultante de tous les besoins et de toutes les fonctions, l’intégrale volonté, domaine de l’évolution future telle que nous, libertaires d’aujourd’hui, nous pouvons la pressentir, la volonté grâce à qui l’homme sera enfin un dieu…

Ce droit au libre épanouissement de la personnalité réclamé par l’Anarchie peut-il trouver sa satisfaction dans les conditions sociales que nous sommes obligés de supporter ? Assurément non. Aujourd’hui, la société tout entière est basée sur la hiérarchie. Directement ou indirectement, tout producteur subit l’autorité d’un ou de plu-