Page:Reval - La cruche cassee.djvu/116

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VI

Une bonne odeur de pain grillé, de lait chaud et de café, emplit la grande salle. Accroupi sur une chaise basse, devant la cheminée où flambe un petit feu d'é telles et de fagotins, le capitaine Robert achève de filtrer méticulcusement son café dans une grande Dubelloy de fer-blanc. Il verse l'eau bouillante à pelits coups, le marc se gonfle et remonte en écume odorante au-dessus du filtre. Puis à la pointe de son couteau, il fait griller devant la flamme de larges tranches de pain. Le déjeuner ot prêt ; sur la table de chêne, brillante comme un miroir, il pose bien en cercle les cinq bols de la famille, au milieu le pol de mélasse : deux cuillerées pour madame, une pour Aline, une encore pour Suzîe, une demie pour lui-même, et rien pour Charles qui aime son lait pur. Doucement, il incline la cafetière, verse à chacun sa part; peu de café pour madame, en revanche toute