Page:Revue de Genève, tome 1, 1920.djvu/659

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tous ensemble à ces mêmes règles dont chacun tire tant d’avantages dans le particulier, ne trouvent d’identiques avantages, et de plus considérables, dans le maintien d’un ordre et dans l’observation de règlements universels qui assureraient la paix du monde.

Chaque État s’est vu amené à décréter des lois dont la contrainte est nécessaire pour que son peuple vive et jouisse librement des bienfaits du travail. La grande guerre met semblablement tous les États et tous les peuples dans l’obligation de s’unir, rangés sous les mêmes lois, pour s’entr’aider et pour se protéger les uns les autres. Si les peuples manquent à s’unir maintenant qu’il est encore temps, c’en est fait de tous. Mais la nécessité a toujours excité le génie des hommes, et les hommes nouveaux sauront trouver la voie nouvelle, et la suivre vers l’union.

Peut-être y aura-t-il en quelques endroits, dans le Pacte fraternel, des faiblesses et des insuffisances. Il faut travailler à l’affermir sur ses bases et à l’approprier aux contingences, selon que le temps ira et que les circonstances commanderont. Mais il ne faut pas que le Pacte reste sans effets, si, au lieu de reculer jusqu’aux ténèbres anciennes, la Civilisation doit marcher rayonnante dans la jeune lumière.

Genève, belle cité, sera le centre du monde nouveau. Aucune autre ville ne pouvait mieux répondre aux vœux des nations qui ont fixé leur choix sur elle. Et nul d’entre ceux qui connaissent son peuple et sont instruits dans son histoire ne doute qu’elle ne se rende digne de la confiance des nations.

Genève est la cité extrême d’un petit pays dont les habitants sont libéraux, fiers de leur patrie et jaloux de leur liberté. Les nations ont fait sagement en l’arrêtant pour leur capitale. Et c’est là qu’on les verra se réunir, pour y promulguer la paix du monde et y concerter le bien-être des hommes.

E.-M. HOUSE.