Page:Revue de Paris, 29è année, Tome 2, Mar-Avr 1922.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tructeurs français et espagnols sous l’autorité d’un colonel suisse. Le capital de la Banque d’État du Maroc devait être divisé en autant de parts égales qu’il y avait de parties prenantes parmi les puissances représentées à la Conférence ; toute concession et toute exploitation de travaux publics subirait dorénavant la procédure de l’adjudication ; enfin l’acte d’Algésiras, en créant un comité des douanes et une commission des valeurs douanières, édictait un règlement douanier et des tarifs nouveaux et ordonnait toutes les mesures propres à contrecarrer la fraude et la contrebande.

L’accord franco-allemand du 4 novembre 1911 signé à Berlin par M. Jules Cambon et M. de Kiderlen-Waechter, ramena sensiblement la question du Maroc sur le terrain que la politique de M. Delcassé avait choisi, c’est-à-dire sur le terrain franco-espagnol. Quatre mois après, le 30 mars 1912, M. Regnault, notre ministre à Tanger, pouvait signer avec le sultan Moulay-Hafid le traité qui établissait notre protectorat ; ce traité se compléta aussitôt d’un indispensable corollaire : l’accord conclu à Madrid le 27 novembre 1912 aux termes duquel la situation de l’Espagne au Maroc était définie à son tour.

L’article 7 de ladite convention spécifiait notamment que « la ville de Tanger et sa banlieue seraient dotées d’un régime spécial qui serait déterminé ultérieurement ; elle formerait une zone comprise dans les limites ci-après, etc. »

Dès lors, sortant d’une pénible et longue période de tâtonnements et d’à-coups, le Maroc commençait à voir les conditions mêmes de sa restauration se fixer. Dans notre zone le général Lyautey était heureusement désigné par le Gouvernement français pour organiser le Protectorat, — et chacun sait l’œuvre géniale qu’il y a accomplie en étroite collaboration avec le sultan et son maghzen. Les Espagnols de leur côté s’attachaient également à remplir leur mandat dans la zone contrôlée par eux et qu’administre au nom du sultan son khalifa (délégué) Moulay Mehdi.

Tanger seul et son mince hinterland attendent encore le statut spécial qu’annonçait l’article 7 de la convention de Madrid.

Est-ce à dire que, par je ne sais quelle négligence, les puis-