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LES ROMANTIQUES
ET LES PARNASSIENS
DE 1870 À 1914[1]


À l’auteur des Odes funambulesques on rattachera naturellement la poésie des prodigues et des virtuoses de la rime. Entre les grands Parnassiens, Banville est sans doute celui dont les disciples demeurent le plus agréables. Pourquoi Charles Monselet, qui a publié en 1881 ses Poésies complètes, est-il exclu de toutes les anthologies ? C’est un des princes de la prosodie (voyez les Créanciers) et de la poésie gastronomique (les sonnets du Cochon, de la Truite, de l’Asperge, du Godiveau croquent délicieusement sous la dent). Émile Bergerat, qui, au théâtre comme à la ville, jongla avec les rimes

(Il appert du cachet que cette cire accuse
Que le vin que voici provient de Syracuse)


a joué sympathiquement les utilités à ces Funambules du vers. Ceux qui aiment le Roman comique et le Capitaine Fracasse auront toujours un souvenir et une heure de lecture pour le cher Albert Glatigny, qui les a vécus. Et le vrai successeur de Banville est né en 1848, il est encore heureusement des nôtres. C’est Raoul Ponchon, qui a écrit cent cinquante mille vers de chronique rimée pour le Courrier français et le Journal, verveux, solides, éclatants. Une des rares déclarations de Jean Richepin qui mérite d’être méditée est celle-ci :

  1. Voir la Revue de Paris du 15 juin