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Lebel.

Et madame la maréchale de Mirepoix.

Le duc.

La maréchale !… C’est juste ! ce devait être. Voilà la preuve la plus certaine de la prochaine élévation de la marquise ! Mme de Mirepoix a été de toute éternité l’amie des amies de notre royal maître. C’est une place de confiance qui semble avoir été créée pour elle, et qu’elle remplit à merveille ! — De l’habitude… de l’audace… de l’esprit et une tête !… où il n’y a pas un préjugé… je dirais presque… pas un principe ! — Du reste, mon ennemie mortelle, C’est par là qu’il faut attaquer… Oui, allons chez elle. (Appelant.) Holà ! quelqu’un ! (Chompré paraît.) Mes chevaux… ma voiture… une voiture sans armes, et que Georges ne mette pas de livrée… Adieu, Lebel, soyez tranquille ; nous réussirons ! mais ne parlez à personne de notre entretien de ce matin… Vous n’avez rien vu, rien entendu !

Lebel.

Monseigneur sait bien que par état je n’ai jamais d’yeux ni d’oreilles !

Lebel.

C’est juste ! — Mon épée, mon chapeau, (Regardant sur le bureau.) Ce travail commencé, qu’il fallait terminer aujourd’hui… ce projet si utile, qui peut-être maintenant n’aura jamais de suite… (Jetant le papier qu’il tenait, et marchant à grands pas.) Est-ce ma faute après tout, si, au lieu de m’occuper de l’État, je suis obligé de m’occuper de moi ! On me déclare la guerre… je me défends Allons… allons, faisons aujourd’hui nos affaires et demain… si je suis encore en place, si on ne m’attaque plus, je songerai à celles de la France !

(Il sort.)