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LITTÉRATURE ANCIENNE.

BOILEAU.

Depuis plus d’un siècle que Boileau est mort, de longues et continuelles querelles se sont élevées à son sujet. Tandis que la postérité acceptait avec des acclamations unanimes la gloire des Corneille, des Molière, des Racine, des Lafontaine, on discutait sans cesse, on révisait avec une singulière rigueur les titres de Boileau au génie poétique ; et il n’a guère tenu à Fontenelle, à d’Alembert, à Helvétius, à Condillac, à Marmontel, et par instans à Voltaire lui-même, que cette grande renommée classique ne fût entamée. On sait le motif de presque toutes les hostilités et les antipathies d’alors : c’est que Boileau n’était pas sensible ; on invoquait là-dessus certaine anecdote, plus que suspecte, insérée à l’Année littéraire et reproduite par Helvétius ; et comme, au dix-huitième siècle, le sentiment se mêlait a tout, a une description de Saint-Lambert, à un conte de Crébillon fils ou à l’histoire philosophique des deux Indes, les belles dames, les philosophes et