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L’ILLUSION WAGNÉRIENNE


Avant tout, le lecteur doit être prévenu qu’il ne s’agit pas ici d’une critique des œuvres ou des théories de Richard Wagner.

Il s’agit de tout autre chose.

Ceci posé, entrons en matière.


I


On connaît le prodigieux développement de la littérature wagnérienne. Depuis quarante ans, livres, brochures, revues et journaux dissertent sans trêve sur l’auteur et sur ses œuvres ; à tout instant paraissent de nouvelles analyses d’œuvres mille fois analysées, de nouveaux exposés de théories mille fois exposées ; et cela continue toujours, et l’on ne saurait prévoir quand cela s’arrêtera. Il va sans dire que les questions sont épuisées depuis longtemps ; on rabâche les mêmes dissertations, les mêmes descriptions, les mêmes doctrines. J’ignore si le public y prend intérêt ; on ne paraît pas d’ailleurs s’en inquiéter.

Cela saute aux yeux. Ce qu’on ne remarque peut-être pas autant, ce sont les aberrations étranges qui parsèment la