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L’AVANCEMENT DES OFFICIERS

corps de troupes ; remontes ; officiers d’administration des services d’état-major, de l’artillerie, du génie, ou des bureaux de l’intendance, recrutement, parquet des conseils de guerre, gendarmerie, pour y parfaire leurs trente années de service, à l’expiration desquelles ils seraient à leur tour mis à la retraite, à moins qu’ils ne préfèrent l’attendre en restant, avec leur grade, dans leur arme. Les services que je viens d’énumérer, constamment ouverts à l’entrée, seraient rigoureusement fermés à la sortie, de telle sorte qu’un officier qui y aurait été une fois admis ne pourrait plus rentrer dans la troupe. Ils comporteraient une hiérarchie propre, permettant d’assurer à leurs membres une situation équivalente à celle qu’ils auraient eue dans les emplois civils.

Voilà le système dans sa forme essentielle, j’allais dire brutale. Je ne me dissimule pas qu’il ne saurait être mis en pratique tel quel, sans que la formule voile ce que le principe a de cruel et de contraire à nos habitudes de camaraderie, parce que ceux-là même qui seraient chargés de l’appliquer, hésiteraient à arrêter la carrière de braves officiers, et laisseraient leur bon cœur influencer leur jugement. Si, au point de vue de l’intérêt général, c’est de leur part un tort, il n’en est pas moins vrai que leur scrupule procède d’un sentiment trop généreux et est trop à la louange des dépositaires du commandement pour que — tout en le regrettant — nous ayons le courage de les en blâmer trop haut. On propose volontiers quelqu’un pour ceci ou pour cela ; on se déciderait difficilement à le marquer pour le sacrifice.

Partant de là, nous voudrions que l’application eût lieu dans la forme suivante : chaque année, à l’issue des grandes manœuvres, les chefs de corps, après avoir établi un état de propositions pour l’avancement dans la troupe (notre liste d’aptitude de tout à l’heure), établiraient parallèlement des états de propositions similaires pour les différents services à pourvoir. Exemple : un colonel de cavalerie établirait pour les lieutenants de son régiment entrés depuis douze mois dans le premier tiers de la liste d’ancienneté de leur grade :

1o Un état de proposition pour capitaine d’escadron ;

2o Un état de proposition pour capitaine-comptable ;

3o Un état de proposition pour capitaine dans les remontes ;