Page:Revue de l'Orient Chrétien, vol. 12, 1907.djvu/437

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118. — Un vieillard dit[1] : La confiance et le rire ressemblent au feu qui brûle dans les roseaux.

119. — Un vieillard dit : L’homme qui se fait violence pour Dieu est semblable à un confesseur[2].

120. — Il dit encore : Le Seigneur instruira celui qui s’est rendu fou pour lui[3].

121. — Un vieillard dit : L’homme qui a toujours la mort devant les yeux vainc la pusillanimité.

122. — Un vieillard dit : Dieu demande à l’homme l’esprit, la parole et l’action[4].

123. — Le même dit : L’homme a besoin de craindre le jugement de Dieu, de haïr le péché, d’aimer la vertu et de prier Dieu toujours.

124. — Un vieillard dit : Éloigne-toi de tout homme à la parole querelleuse.

125. — Un vieillard dit : N’aie pas amitié avec l’hégoumène[5], ne fais pas d’échanges avec une femme, n’aie pas d’attention pour un adolescent[6].

126. — Un vieillard dit : Pleurons, mes frères, que nos yeux produisent des larmes avant d’aller à l’endroit où nos larmes brûleront nos corps.

127. — Un vieillard dit : La confiance, le silence et la méditation cachée engendrent la pureté.

128. — On racontait d’un vieillard qu’il demeurait avec les frères, et s’il leur disait une fois de faire une chose et qu’ils ne la fissent pas, il se levait et la faisait sans colère[7].

129. — Un frère demanda à un vieillard : Est-il bon d’avoir du caractère contre le prochain ? Le vieillard lui répondit : Tout ce caractère n’a pas la force de briser un frein. Tu as du caractère contre ton frère ! si tu veux en avoir, que ce soit contre les passions.

130. — Un frère qui se hâtait vers la ville demanda une prière à un vieillard. Le vieillard lui dit : Ne te hâte pas vers la ville, presse-toi plutôt de fuir la ville et tu seras sauvé[8].

131. — Un vieillard dit : L’homme qui fuit (le monde) ressemble au raisin mûr, mais celui qui demeure parmi les hommes est comme un raisin vert[9].

132. — Un vieillard dit : Si tu crois que j’ai une pensée sur quelqu’un, c’est que toi tu as la même[10].

(À suivre.)
F. Nau.



  1. L, fol. 97 v°. B, p. 545, n. 277.
  2. B, p. 735, n. 85.
  3. B, p. 736, n. 87. Paul, 56.
  4. Paul, 435.
  5. cette pensée est développée dans M, 967, n. 85.
  6. Nous lisons μειραϰίον
  7. B, p. 631, n. 475.
  8. Paul, 45.
  9. M, 859, n. 10, où cette pensée est attribuée à Moyse. Coislin 137, fol. 45.
  10. Vient ensuite le chapitre sur les saints anachorètes que nous avons publiée ROC, 1905, p. 409 à 414 et que nous ne reproduirons donc pas ici.