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Coran dit en effet que nul prédicateur ne leur a été envoyé avant Mohammad ; nous ne sommes donc nullement obligés de suivre celui-ci, car d’autres apôtres sont venus chez nous avant lui ; ils nous ont parlé en notre langue, nous ont donné le Pentateuque et l’Évangile en notre langue. Ce qui montre clairement que le Coran n’est destiné qu’aux Arabes de l’idolâtrie, c’est cette parole déjà citée : « Quiconque suit une religion autre que l’Islam, ne peut voir son culte agréé de Dieu, et dans l’autre monde il sera du nombre des réprouvés ». En stricte logique, il ne s’agit ici que de ceux à qui Mohammad s’est adressé en leur propre langue, et non pas des autres, ainsi que le porte le livre.

Autre raison, continuent mes interlocuteurs : nous trouvons dans le Coran des louanges à l’adresse de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de sa mère, par exemple que Dieu a donné cette Vierge comme une merveille aux hommes. Voici les propres paroles du Coran : « Celle qui a conservé sa virginité, en qui nous avons soufflé de notre esprit, nous l’avons constituée avec son fils, un signe pour l’univers[1] » ; et ailleurs : « Les anges dirent : Dieu, ô Marie, t’a choisie parmi toutes les femmes de l’univers et t’a rendue exempte de toute souillure[2] ».

Le Coran témoigne aussi en faveur de Notre-Seigneur en rapportant ses miracles. « Sa conception, opérée sans l’intervention d’aucun homme, fut annoncée à sa mère par l’ange de Dieu ; il parla dès le berceau ; il ressuscita les morts, guérit l’aveugle de naissance, purifia les lépreux ; avec de la boue il forma la figure d’un oiseau sur lequel il souffla, et, par la permission de Dieu, l’oiseau se mit à voler. Il était l’Esprit de Dieu et son Verbe[3] ». Ainsi parle le Coran, ainsi pensons-nous et croyons fermement.

Le Coran dit encore que Dieu a attiré à lui le Christ, qu’il a placé ses disciples au-dessus de ceux qui ont refusé de le suivre, jusqu’au jour de la résurrection. Nous lisons en effet dans ce livre : « Dieu dit : Ô Jésus, fils de Marie, oui, assurément, c’est moi qui te fais subir la mort, qui t’élève vers moi, qui te délivre des infidèles, qui place ceux qui te suivront au-dessus de ceux qui refuseront de croire, jusqu’au jour de la résurrec-

  1. xxi, 91.
  2. iii, 37.
  3. Cf. iii, 41 et 43. Mohammad dans le Coran mêle la légende à l’Évangile.