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LA RENAISSANCE ET SES ORIGINES FRANÇAISES 77 beauté, de la tradition hellénique et de la sensibilité chétienne, réparaittra enfin au XIIe et au XIIIe siècle, chez les sculpteursen France, chez les peintres en Italie. J'avoue alors tont à fait perdre pied, en voyant ces arguments, auxquels j'en pour- rais joindre bien d'autres— niais il m'a paru sullisanf d'en citer quelques uns, — s'amalgamer, se combiner, pour une conclusion à laquelle on serait loin de s'attendre: « Les historiens de la Renaissance classique ont depuis longtemps salué en Fré- déric II de Hohenstaufen l'un de ses précurseurs les plus clairvoyants ». La légende de « l'humble primitif, qui veuf mourir dans l'anonymat d'une gloire commune >• me semble avoir fait son temps: en m'attaquant aujourd'hui à la légende de l'origine italienne de la Renaissance, je ne me sens pas moins soutenu par "l'am- biance de vérité que m'apportent tant, de documents si nouveaux. Aussi, Dieu aidant, avec l'appui de mes confrères, je ne désespère pas de rendre enfin à la France le rang auquel elle a droit dans l'histoire de l'art, et que de bons Français, les mieux intentionnés cependant, se sont en quelque sorte appliqués jusqu'ici à lui enlever eux-mêmes, de leurs propres mains. F. DE MÉLY FIG. 9. CHAPITEAU DE SAINT-SERNIN DE TOULOUSE.