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128 LA REVUE DE L'ART Venise, exécutées en Pologne ; celles des comtes Potocki, à Zator, et celles des comtes Tyskiewicz, à Lokojsck ; celle-ci possède notamment 'des dessins de l'artiste, acquis en 1818, après la mort de sa petite-fille. Mais, somme toute, les oeuvres de Bellotto sont rares, aussi bien les peintures que les gravures. Ses eaux-fortes de Dresde, de Pirna, de Var- sovie ne se rencontrent guère, et l'on a vu, par ce qu'en disait Mariette, qu'elles étaient estimées dès le XVIIIe siècle par un des plus difficiles con- naisseurs de son temps. M. Adrien Moureau, qui a consacré quelques pages à Bellotto, à la suite de sa monographie du grand Canaletto, montre qu'avec les années l'opinion des amateurs n'a pas varié sur notre artiste, le digne héritier de la manière d'Antonio Canale : «  C'est de part et d'autre une égale entente de la perspective et de l'effet, une attaque non moins franche du cuivre ; c'est aussi une façon à peu près invariable de traiter les divers plans ». Ce jugement ne concerne que le graveur, mais il pourrait être étendu au peintre. Moins libre que Guardi dans son imitation du Canaletto, Bellotto n'en reste pas moins un paysagiste d'un genre tout particulière- ment précieux, sincère, fidèle, vivant, et au demeurant l'un des artistes dont le séjour en Pologne fait le plus d'honneur à Stanislas-Auguste. FOURNIER-SARLOVÈZE